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Champion du monde et champion olympique de boxe amateur à seulement 24 ans, Tony Yoka est devenu en quelques années une référence de la discipline. Ce travailleur acharné a désormais un objectif : devenir une légende de la boxe professionnelle. Son parcours, ses titres et ses ambitions, on vous dévoile tout sur ce colosse qui allie parfaitement la tête et les jambes. Tony Yoka, le champion à suivre, pour les hommes les vrais.

Une passion transmise par son père

Tony Yoka a commencé la boxe tôt. Très tôt. A six ans seulement, il met les gants et commence à s’entrainer, aidé par son père. Grand fan de Mohammed Ali et ancien boxeur, celui-ci a formé Tony jusqu’à ses 16 ans. De sa relation avec son père, il dit : « On dissocie vraiment l’entraînement de la vie normale. Nous, on a une très bonne symbiose ».

Tony Yoka et son père

Apparemment le grand journal existe toujours

Son père est d’ailleurs le premier à croire au talent de son jeune fils. A tel point qu’il lui a prédit, dès son plus jeune âge, une grande carrière : « Quand j’étais petit, il (ndlr : son papa) me disait que j’avais un très grand avenir devant moi. On ne savait pas encore où ça allait se situer, mais quand j’avais dix ans, il m’a dit que je serais présent aux Jeux Olympiques de 2012 et que je serais champion olympique en 2016″. Une prophétie qui est désormais réalisée, pour le plus grand bonheur du papa.

Il en découle une relation forte  entre Tony et ses proches, qui le suivent souvent dans ses déplacements. Un soutien qui a carrément poussé le boxeur à louer une maison de 20 personnes durant les jeux olympiques de Rio, pour que toute sa famille puisse assister à son triomphe.

Une première étape en 2015

En 2015 au Qatar, Tony Yoka devient champion du monde des super-lourds. Cette bête physique (1M 96 pour 105 kg) bat successivement les numéros 1, 2 et 3 trois mondiaux, alors qu’il était classé seulement 17ème de sa catégorie. En finale, il domine le Kazakh Ivan Dychko. Il devient alors le troisième français, toutes catégories confondues, à remporter ce titre après Jérôme Thomas et Willy Blain.

Devenir champion du monde n’était pas une mince affaire pour celui qu’on surnomme  « l’artiste », du fait de sa boxe très technique. En effet, Tony est arrivé au Qatar en ayant pas participé à un grand championnat depuis deux ans. Le décès d’Alexis Vastine, l’un de ses compagnons d’entrainement explique en grande partie sa longue absence des rings.

De ce titre mondial, il dira ensuite : « J’ai toujours dit que ce n’était qu’une étape. La seule chose que je visais, c’était la qualification olympique. Maintenant, c’est un titre de champion du monde je ne vais pas cracher dessus, et à dix mois des Jeux Olympiques, c’est vraiment bien ».

https://www.youtube.com/watch?v=btCHwoFrdA0

Ses séjours au pays de la boxe : Cuba

Son surnom d’ « artiste » ne lui a pas été donné par hasard. Tony Yoka est sans doute le plus cubain des boxeurs français. Il est assisté depuis ses seize ans par l’un des meilleurs coachs du monde : Luis Mariano Gonzales, génie de la boxe cubaine.

Mais ce n’est pas tout : depuis 2009, le champion français voyage régulièrement jusqu’au pays de la boxe pour se former et apprendre au contact des rudes espoirs de la boxe cubaine. Conditions d’entrainement difficiles, agressivité de ses adversaires, Tony est à chaque fois poussé dans ses retranchements, tout comme ses potes de l’équipe de France qui l’accompagnent. Une formation difficile mais au combien précieuse lorsqu’on prépare un tournoi olympique.

 La consécration : le titre de champion olympique

C’est l’un des évènements majeurs des jeux pour l’équipe de France. Le grand Tony confirme les attentes et devient champion olympique de sa catégorie. Un titre mérité et partagé avec sa famille et surtout sa fiancée Estelle Mossely, elle aussi titrée (médaille d’or des poids légers).

Tony Yoka domine la compétition et bat notamment le britannique Joe Joyce en finale, en remportant la victoire à deux rounds contre un. C’est un rêve qui se réalise pour celui qui avait fait de Rio un objectif prioritaire, quelques mois avant la compétition.

« Je suis champion du monde et on est à dix mois de Rio. Si je suis champion du monde maintenant, l’objectif il est clair c’est d’être champion olympique. C’est ce que j’ai toujours visé. Ça me paraissait loin il y a encore deux semaines et depuis que je suis champion du monde, je me dis que je suis sur la bonne voie ».

Tony Yoka : étoile montante de la boxe professionnelle

Après son titre olympique, Tony Yoka a du satisfaire à de nombreuses obligations médiatiques. Il est apparu un peu partout, au point qu’il a mis du temps avant de remettre les gants. Il veut désormais remonter sur le ring avec un nouvel objectif : s’attaquer au monde professionnel. « L’artiste » a les moyens de ses ambitions. Il va partir s’entrainer aux Etats-Unis avec  Virgil Hunter, le célèbre coach de San Francisco, qui a pris sous ses ailes la star Andre Ward, champion olympique des mi-lourds à Athènes ou encore Amir Khan, médaille d’argent des poids légers lors des mêmes Jeux.

Pour autant, ce n’est pas parce que Tony Yoka s’éloigne de son pays qu’il ne veut pas combattre sur ses terres. En parallèle de son entrainement californien, il a signé un contrat avec Canal +, pour plusieurs combats qui devraient l’amener jusqu’à la ceinture mondiale de sa catégorie. Un statut de future star qui ne semble pas déranger le jeune homme.

En attendant les victoires et les KO, le monde de la boxe a les yeux rivés sur le français. En particulier Vladimir Klitschko, véritable légende de la boxe, lui a proposé de participer à des sessions d’entrainement en sa compagnie. Encore un rêve qui se réalise pour Tony Yoka, qui ne compte pas s’arrêter là.

Tony Yoka et Klitschko

Les jambes et le cœur.

Tony Yoka, c’est avant tout les jambes, avec une technique parfaite et des enchainements rapides pour un boxeur de son poids. Mais c’est également le cœur, et un soutien indéfectible de la part de celle qui partage sa vie depuis tant d’années : sa future compagne Estelle Mossely. Elle aussi boxeuse, elle est devenue en même temps que son compagnon championne olympique de boxe. Le couple de sportif du moment envisage de se marier prochainement. Le grand Tony est donc, en plus d’un boxeur hors pair, un homme comblé. Un homme, un vrai.

Tony Yoka portrait