Des excès en tout genre, un alcoolisme contracté dès ses plus jeunes années et son amour tumultueux pour Zelda, sa femme, eurent très tôt raison de Francis Scott Fitzgerald. Disparu alors qu’il n’avait pas encore 45 ans, l’auteur américain laisse pourtant derrière lui certaines des pages les plus touchantes de la littérature américaine. À ne mettre uniquement qu’aux mains des hommes, les vrais.
6 des meilleurs livres de Francis Scott Fitzgerald
L’Envers du Paradis
Vous allez très vite le comprendre : la bibliographie de Francis Scott Fitzgerald ne figure pas au classement des œuvres les plus joyeuses. Il n’empêche qu’il y a bien quelque chose de touchant, et de profondément humain, dans la position de l’écrivain. Publié par les éditions Scribner en 1920, L’Envers du Paradis constitue le premier roman de l’auteur américain… et l’un des rares succès qu’il rencontra au cours de sa carrière. Promis avant sa parution à une critique enthousiaste, le roman éclata comme une bombe dans le ciel littéraire new-yorkais. Décrivant les desseins et les valeurs nouvelles d’une jeunesse désabusée par la guerre, L’Envers du Paradis est aujourd’hui considéré comme le manifeste éclatant des auteurs de la Lost Generation. Avec Fitzgerald, la fête, l’alcool et le sexe ne sont jamais bien loin.
L’Étrange Histoire de Benjamin Button
Quatre malheureux romans, aussi grandioses furent-ils. Voilà ce qu’eut le temps de léguer Francis Scott Fitzgerald à la postérité. C’est beaucoup, et en même temps très peu. Les lecteurs avides pourront cependant se consoler en parcourant les nombreuses nouvelles de l’auteur. Réunies dans d’innombrables compilations et disponibles dans leur intégralité en français, elles permettront à chacun d’accéder au génie de l’écrivain sous une forme plus simple. Les cinéphiles se trouveront d’ailleurs en terrain connu, l’une des plus célèbres – L’Étrange Histoire de Benjamin Button – ayant été récemment adaptée au cinéma par David Fincher. Pour les retardataires, voilà le pitch. La naissance de Benjamin provoque l’émoi de ses parents. Au lieu de ressembler à un petit bambin joufflu, leur enfant prend l’apparence d’un vieillard ridé et barbu. Rejeté par ses proches, le sort de Benjamin s’améliore cependant quand il se rend compte qu’il rajeunit de jour en jour. C’est alors qu’il rencontre Hildegarde, une jeune femme attirée par les hommes âgés.
Beaux et damnés
Francis Scott Fitzgerald et Zelda figurent parmi les couples mythiques du XXe siècle. Leur histoire, à la fois puissante et dévastatrice, se retrouve d’ailleurs en filigrane dans un grand nombre d’œuvres de l’écrivain. Dans la froideur de sa vie, Zelda sut lui procurer les moments de grâce dont il avait désespérément besoin pour s’accrocher. Sans elle, nous aurions certainement été privés d’un talent littéraire hors-norme. Anthony et Gloria, les deux protagonistes de Beaux et damnés (aussi connu comme Les heureux les damnés) forment un couple heureux et uni. Dans leur quête de réussite financière, influencés par les excès éphémères de la fête et du luxe, leur union se dégrade petit à petit. Dans son style si particulier, Fitzgerald dresse un portrait à l’acide des élites new-yorkaises du début de l’Ère du Jazz.
Gatsby le Magnifique
Il serait évidemment irrévérencieux d’évoquer les plus grandes œuvres de Francis Scott Fitzgerald sans mentionner celle à laquelle il doit aujourd’hui en grande partie son prestige. Récemment scénarisé par Baz Luhrmann, avec Leonardo Di Caprio dans la rôle principal, Gatsby le Magnifique est unanimement reconnu comme le chef-d’œuvre de l’auteur américain. Emblématique de la période d’après-guerre – l’âge du Jazz –, le roman dresse le portrait ambivalent de Jay Gatsby, un mystérieux millionnaire organisant les fêtes les plus fastes de Long Island. Derrière le luxe, les sourires de façade et quelques airs de swing, la réalité est pourtant bien plus sombre. Rapidement, les rêves brisés et la décadence pointent le bout de leur nez.
Retour à Babylone
Publiée en 1931 dans The Saturday Evening Post et intégrée quatre ans plus tard au recueil Taps at Reveille, « Retour à Babylone » est sans conteste l’une des nouvelles les plus réussies de Fitzgerald. Comme souvent avec l’auteur, la trame du récit prend racine dans des événements autobiographiques. Se remémorant ses glorieuses années de jeunesse passées à Paris, pendant lesquelles il fit fortune, Charles Wales décide de quitter sa femme Helen et de mener une vie d’insouciance. De retour à Paris, sa vie bascule quand le crash financier de 1929 lui fait perdre toutes ses économies. Contraint de traverser une nouvelle fois l’Atlantique pour retrouver sa femme, Charles devient dur et frustré. À la mort d’Helen, privé de sa fille, il sombre dans l’alcoolisme. Un séjour en clinique pourra-t-il la ramener à lui ?
Tendre est la nuit
Comme beaucoup d’écrivains de la Lost Generation – cette génération brisée par les barbaries de la Grande Guerre –, Fitzgerald chercha à trouver refuge dans les cultures de l’Ancien Continent. Édité en 1932 alors que sa femme subissait des poussées délirantes de schizophrénie, Tendre est la nuit raconte la chute de Dick Rivers, un prometteur psychiatre, et de sa femme Nicole, l’une de ses patientes. Errant, fantomatique, à travers les contrées de l’Ouest européen, de la Côte d’Azur à la Suisse, le couple d’amoureux sombre progressivement dans une spirale d’oubli et d’échec. Le récit, magnifiquement ciselé par la multiplication des points de vue et le recours à de judicieux flashes -back, révèle l’extraordinaire talent de conteur de Francis Scott Fitzgerald.
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